Brieuc-Yves (Mellouki) Cadat-Lampe
Conseiller consulaire aux Pays-Bas
Depuis quand et pour quelle raison êtes-vous aux Pays-Bas ?
Originaire de la Bretagne par ma mère et du Sahara Algérien par mon père, je me suis installé au Pays Batave à l’automne 1987. J’avais 29 ans. C’est l’amour qui m’y a attiré. Je l’ai rencontré en 1985 lors de la préparation de l’étape néerlandaise du « Voyage de l’égalité » organisé, à l’initiative de Kaïssa Titous, par SOS Racisme Touche pas à mon pote ! Nous avons relié en trois semaines Paris à Stockholm où nous rencontrâmes Olof Palme. Malek Boutih, étudiant journaliste à l’époque assurait un reportage quotidien pour le Matin et Libération. J’étais un cadre national de SOS aux côtés de Harlem Désir, Julien Dray, Pierre Rayman et de bien d’autres. Chargé d’organiser les escales de l’Allemagne et des Pays-Bas, j’ai fait connaissance à Amsterdam d’une néerlandaise engagée dans le mouvement antiraciste. Et voilà. Mon fils est né en 1995. Nous nous sommes séparés en 1998. Je vis aujourd’hui dans le centre historique d`Amsterdam. Je suis marié.
J’ai fait des études de droit et de sciences politiques en France (Montpellier, Paris) et aux Pays-Bas (Amsterdam). Je suis consultant chercheur à Movisie, l’Institut Néerlandais du développement social, spécialisé sur les questions de l’émancipation et de la participation citoyenne.
Quelle est l’activité que vous souhaitez mettre en valeur auprès de nos compatriotes ?
Bien sur, je veux tout faire pour « ensemble, mieux vivre aux Pays-Bas » comme l’exprime si bien la devise de notre Association des Français des Pays-Bas. Vivre ensemble ça commence par faire sa place à la diversité. Je suis le tout premier français de couleur élu consulaire aux Pays-Bas. C’est une bonne chose vu la composition de la communauté française d’ici. Bien sûr, le vivre ensemble, c’est beaucoup plus encore. Avec Marie-Christine Kok-Escalle, élue comme moi pour l’association, nous sommes d’abord des élus de proximité. Il s’agit donc d’être à l’écoute des compatriotes sur les questions pour lesquelles nous sommes compétents et qui les touchent directement. Il faut penser à l’attribution des bourses scolaires et des aides sociales, aux dossiers intéressants les Français établis à l’étranger concernant les questions de la fiscalité, du mariage et du divorce, de la retraite et de la protection sociale, de l’emploi et de la formation professionnelle. Il s’agit là d’être au service de toutes et tous, sur le terrain, avec les permanences, avec les rencontres locales organisées par l’association, avec toutes les possibilités offertes par les médias sociaux. Au delà de ce type de proximité, il s’agit pour moi du devoir citoyen et de la démocratie participative. On pense tout de suite à la réserve citoyenne rendue opérationnelle il y a quelques semaines. Cela m’intéresse tout particulièrement en tant qu’officier de réserve. Il y a bien sûr, la promotion de la francophonie avec Marie-Christine Kok-Escalle, qui en est l’une des meilleures spécialistes universitaires. Et puis, je suis militant de longue date du mouvement associatif de quartier, tout premier élu français de l’étranger sur une liste municipale néerlandaise (GroenLinks, Amsterdam Zeeburg, 2002-2006).
Mieux vivre ensemble aux Pays-Bas, c’est animer, avec ses voisins de souche, la vie de quartier. C’est développer les innovations démocratiques néerlandaises telles que les données ouvertes et le suivi citoyen du budget. Je veux partager mes expériences, les vivre ensemble avec d’autres. J’invite de tout coeur les Français intéressés à prendre contact là-dessus avec moi.
Quelques liens
– Du côté de la démocratie participative au Pays Batave : le suivi citoyen du budget
– Les hommes politiques issus de l’immigration à Amsterdam : image de soi, image des autres
– Les Cadat, chrétiens noirs du Sahara
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