Par Louis DUVERNOIS, sénateur des Français de l’étranger
En quelques années, les MOOC (Massive Open online Courses), ces cours en accès libre sur internet, ont connu un développement exponentiel. On en comptait une dizaine en 2011, ils sont plus de 4000 aujourd’hui. Les plateformes numériques qui les accueillent, dont le nombre ne cesse de croître, sont publiques ou privées, elle ont ou non un but lucratif.Les plus connues ont pour nom Coursera, edX ou Udacity aux Etats-Unis, FutureLearn au Royaume-Uni et Iversity en Allemagne.
En 2013, la France a engagé un rattrapage avec la création de la plateforme FUN ( France Université Numérique) sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. FUN héberge aujourd’hui plus de 140 MOOC, suivis par plus de 500 000 inscrits en France et à l’étranger. Toutefois, son catalogue est presque exclusivement alimenté par des établissements français et surtout son modèle économique (sur fonds publics et à but non lucratif) contraste avec les modèles étrangers.
Les plateformes étrangères ont fait le choix de diversifier leurs modalités de financement et leur offre, qu’il s’agisse de l’origine géographique des partenaires universitaires, des méthodes pédagogiques ou de l’adaptation aux besoins de nouveaux usagers, notamment les entreprises. La plateforme française FUN doit adopter une stratégie de développement visant une plus forte diversification de son offre en ligne et une plus grande ouverture à de nouveaux usages, en particulier de monétisation et de certification.
Le développement de cette offre augure pour le moins des transformations diffuses sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage, les stratégies de promotion et de recrutement des établissements ou encore l’expérience étudiante au sens large. Si l’offre française s’est beaucoup développée récemment, sa diversification et son adaptation à de nouveaux usages restent un enjeu majeur