La situation dans les hôpitaux continue à se dégrader et il y a de moins en moins de possibilités d’accueillir plus de patients Covid en réanimation sans gravement interrompre les soins programmés dont beaucoup, soit ne peuvent pas attendre, soit sont déjà sur liste d’attente pour certains depuis le début de la pandémie. Il n’y a plus de place dans les maisons de repos et le système est bloqué, les transferts de patients ne pouvant plus
s’effectuer entre les unités de soins.
Le gouvernement semblait accepter l’idée que nous pourrions rapidement atteindre un plateau avant une décrue et qu’une une gestion plus efficace des lits et un transfert de patients entre hôpitaux devaient suffire. Cette idée était liée à l’acceptation si nécessaire et pour un temps le plus court possible, d’une limitation voire d’un arrêt des soins programmés
au profit des patients Covid. Il en est hélas autrement et des mesures s’imposent.
En ce qui concerne la troisième dose, il va falloir accélérer.
Nous sommes pour l’instant dans un confinement partiel sans vraiment savoir à l’heure qu’il est comment nous allons essayer de sortir de cette nouvelle crise sanitaire. L’Autriche n’y va pas par quatre chemins. Après avoir imposé le 2 G, puis confiné les non vaccinés et finalement toute la population, la vaccination va devenir obligatoire à compter de février 2022. Ici, on discute et on se réunit interminablement. Le virus, lui, court toujours entraînant de nouveau une pression sur les hôpitaux pleins de patients Covid avec l’annulation de soins programmés, la fermeture de classes et d’écoles avec enfants, parents et enseignants qui se retrouvent positifs, etc..
La dose de rappel : elle se met lentement en place pour les plus de 80 ans, les plus de 18 ans en institutions de soins et pour les soignants. Devant le nombre de soignants testés positif, ceux qui sont positifs mais non symptomatiques doivent continuer à venir travailler quand
c’est vraiment nécessaire. Par contre, l’urgence de la situation ne se retrouve pas dans une accélération de l’administration du rappel vaccinal.
Les Pays-Bas sont à la traîne, même s’ils ne sont pas les seuls en Europe.
L’implémentation d’un système 2 G (Gevaccineerd – Genezen), limitant l’accès à certaines activités uniquement aux personnes complètement vaccinées et rétablies (de moins de 6 mois, très bientôt de moins de 1 an pour les Pays-Bas uniquement) fait débat à l’assemblée.
Il reste l’option 1G : test pour tout le monde, pour certains évènements et le 3G pour le reste. Nos voisins Belges l’envisagent. Il n’y a pour l’instant que peu d’engouement pour le 1G.
Les Néerlandais ayant l’art et la manière du jeu politique subtil et interminable, attendons de voir. Tout va se tasser, chacun aura exprimé son avis et sauf imprévu, le système 2 G devrait être adopté.
Le principe de l’immunité hybride : Les derniers développements de la recherche suggèrent que les personnes qui ont eu le
Covid et qui ont été par la suite vaccinées avec un vaccin à ARNm développent une immunité exceptionnelle contre un large éventail de variants du virus. L’inverse, c’est à dire celles qui développent le Covid après avoir été vaccinées il y a quelques mois pourraient bénéficier de
cette même protection.
Ces personnes pourraient même bénéficier d’une certaine protection contre des virus similaires qui pourraient passer des animaux aux humains et provoquer de futures pandémies.
Chez les personnes qui n’ont pas eu d’infection naturelle au SRAS-CoV-2, un rappel pourrait fournir une protection tout aussi large.
https://www.nature.com/articles/d41586-021-02795-x
En sommes-nous arrivés au point où il faille laisser le virus circuler :
• En accélérant l’administration d’une troisième dose ou d’une dose de rappel chez les personnes à risques / de plus de 65 ans et les soignants ?
• En soignant ou en administrant préventivement des anticorps monoclonaux chez
ceux qui, vaccinés ne développent pas / pas assez d’anticorps qui présentent une vraie contre-indication au vaccin ?
• En isolant ou en limitant le mouvement des non-vaccinés pour éviter la surcharge hospitalière ?
Quelle sera la place des thérapies comme le molnupiravir (Lagevrio®) qui va être mis très prochainement sur le marché et du Paxlovid® qui ne sera pas disponible avant début 2022 (dans le meilleur des cas) ?
Il faut bien réaliser que si nous n’avions que des patients vaccinés hospitalisés, la situation serait tout à fait gérable. En ce qui concerne cette gestion et l’engorgement des hôpitaux, la question des patients Covid hospitalisés qui sont très âgés et / ou qui présentent des comorbidités ne leur donnant que peu d’espoir de survie devient un vrai problème. Ceux-ci
resteraient à leur domicile pour toute autre infection virale comme la grippe et décéderaient chez eux. Les mesures d’isolement par rapport au virus rendent les choses plus compliquées.
Il faut y ajouter une fermeture continue des lits et une restriction en personnel depuis une dizaine d’années, ceci dû à de grands progrès dans les traitements, le raccourcissement des durées de séjours avec jusqu’à 70% de traitements en ambulatoire, il n’y a donc aucune marge de manœuvre en cas de crise sanitaire.
Nous en revenons toujours à la même chose : la vaccination comme actuellement seule solution. L’administration d’une dose de rappel / troisième dose doit être accélérée par ordre de priorité et nous sommes déjà très en retard, comme si le pays n’avait tiré aucune leçon de la première vague.