Le rayonnement culturel de la francophonie repose, en grande partie, sur l’enseignement de la langue française à l’étranger et la circulation de ses artistes. Il peut compter sur un formidable réseau de 832 Alliances françaises dans 132 pays, dont 34 sont aux Pays-Bas, le premier réseau culturel au monde.
La crise du Coronavirus touche les Alliances françaises dans leur cœur de métier qui, au-delà d’un enseignement de proximité de la langue française, sont le noyau social d’une façon de vivre, d’une façon d’être, d’une convivialité à la française, dans les villes où elles sont implantées, en France comme à l’étranger. Elles font partie du patrimoine de toutes les cultures francophones et participent à leur rayonnement, témoignent de leur diversité, mais aussi des valeurs partagées. C’est ce patrimoine immatériel, humain aussi, à travers les professeurs qu’elle a formés à travers le monde, qui menace de disparaître aujourd’hui. En effet, des centaines d’enseignants de français langue étrangère, dans une situation déjà précaire, risquent de se retrouver sans emploi.
Les Alliances françaises sont des associations de droit local privé, essentiellement autofinancées (à hauteur de 90%) via leurs cours de français (500 000 apprenants), soutenues par la puissance publique parfois à travers le détachement de directeurs et de subventions, essentiellement pour des événements culturels. Certaines survivent grâce au bénévolat.
Aujourd’hui, affectées par le confinement, elles ont opéré une formidable transformation à travers le télé-enseignement qui n’est pas leur cœur de métier. Elles se retrouvent ainsi davantage en concurrence avec des organismes d’enseignement en ligne déjà bien implantés sur le marché. Les événements culturels, pour lesquels elles sont subventionnées, ne peuvent plus se tenir. Les bibliothèques ne peuvent plus accueillir d’étudiants. Des petites Alliances sont sur le point de mettre la clef sous la porte.
Demain, l’apprentissage du français ne sera pas un poste de dépense prioritaire ni pour les familles, ni pour les entreprises. Celles qui résistent aujourd’hui peuvent disparaître demain. Les cycles de cours sont de quelques mois, les cycles actuels prendront bientôt fin et le non renouvellement des inscriptions est à craindre. Ce réseau mérite tout notre soutien.
Nous demandons au Gouvernement d’apporter son soutien au réseau des Alliances françaises dans son grand plan d’action national de soutien à l’éducation et la culture. Il est urgent d’agir.