La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam a eu l’excellente initiative – et nous l’en remercions vivement – de rassembler d’éminents spécialistes militaires (chef d’etat major, généraux, experts et journalistes spécialisés) pour un dîner débat sur le thème de l’engagement citoyen pour la Défense nationale avec des présentations et des témoignages de la ‘Réserve opérationnelle’ et de la ‘Réserve citoyenne’ qui encadrent l’engagement professionnel et volontaire de ceux qui souhaitent aider notre pays a maintenir et entretenir sa capacité de défense dans le monde entier (avec donc un appel aux Français de l’étranger pour qu’ils puissent eux-aussi participer).
Article compte-rendu de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam :
C’est le lundi 14 mars 2016, à l’occasion d’un dîner-débat dans les salons du Gouverneur Militaire de Paris, le Général Bruno Le Ray, à l’Hôtel national des Invalides, en sa présence et en celle de conseillers consulaires et parlementaires représentant les Français de l’étranger, qu’a été officiellement créée l’AIRC – Association Internationale des Réservistes Citoyens.
Sont notamment intervenus au cours de ce dîner Jean-Pierre Raffarin, Président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat, Marwan Lahoud, PDG d’Airbus Group, le Général (2S) Jean-Paul Palomeros, ancien CEMAA, et commandant suprême des forces de l’OTAN, le Général (2S) Thiebault, secrétaire général du CSRM, et Nicolas Warnery, Directeur des Français de l’étranger et de l’administration consulaire. Les débats ont été animés par Renaud Girard, journaliste et réserviste opérationnel.
Créée en 1999 à la suite de la suppression du service militaire, la réserve citoyenne est une composante de la réserve de sécurité nationale, laquelle comprend les réserves militaires et civiles des armées, de la gendarmerie et de la police nationale. A côté d’une réserve dite « opérationnelle », la réserve citoyenne est composée de personnes sensibilisées aux enjeux de sécurité et de défense, qui donnent bénévolement de leur temps et de leur compétence au profit des forces armées, sur le territoire national ou dans le cadre d’opérations extérieures.
La réserve citoyenne a tardé à se développer, faute de reconnaissance, de moyens et de missions claires, malgré la loi du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure. Un quart de siècle après sa création, la réserve citoyenne ne compte qu’environ 3 000 réservistes. Suite aux attentats de 2015, les réserves civiles et opérationnelles ont à nouveau attiré l’attention des pouvoirs publics. Reste à transformer cette volonté en action…
Il apparaît particulièrement opportun de favoriser l’extension de la réserve citoyenne à l’étranger. Plusieurs de mes amendements ont d’ailleurs été votés en ce sens lors de l’actualisation de la loi de programmation militaire, l’été dernier. Le développement de la réserve citoyenne parmi les Français de l’étranger pourrait renforcer la résilience des communautés françaises à l’étranger et la défense de nos intérêts nationaux à l’international, en promouvant l’esprit de défense parmi les civils français établis hors de France et leur contribution à la sécurité commune, en coordination avec les ambassades et leur plan de sécurité ; il permettrait aussi de mobiliser le vivier de compétences et expertises des Français de l’étranger (professionnels, conjoints d’expatriés, retraités, étudiants,…) en faveur de notre politique de sécurité et de défense, dans des domaines (par exemple la cyberdéfense) ou des milieux spécifiques.
L’AIRC vise à rassembler tous ceux qui souhaitent développer la réserve citoyenne française à l’étranger, en lien avec les attachés de défense des ambassades. Elle veut créer un réseau pour que dans chaque pays l’association puisse communiquer sur la réserve citoyenne auprès de la communauté française et susciter des vocations – par exemple via la Journée Défense et Citoyenneté. Elle ambitionne d’orienter chaque potentiel réserviste vers l’interlocuteur adapté, car les démarches pour rejoindre la réserve citoyenne sont aujourd’hui peu claires, a fortiori à l’étranger. Enfin, elle veut valoriser l’engagement bénévole des réservistes citoyens.